
ACTUALITES
des concerts et de l'ensemble

Stefan Brion pour l'Opéra Comique
Opéra
Zémire et Azor, Grétry
Retour sur les premières représentations de Zémire et Azor à l'Opéra Comique avec Les Ambassadeurs ~ La Grande Ecurie sous la direction de Louis Langrée
"Le chef Louis Langrée et le metteur en scène Michel Fau ressuscitent la comédie-ballet de Grétry, version orientalisée de « La Belle et la Bête ». Un divertissement féerique, porté par un orchestre flamboyant et des chanteurs enchantés." Les Echos
"À la tête d’un orchestre Les Ambassadeurs – La Grande Écurie raffiné et prodigue en couleurs, au sein duquel chaque pupitre brille par sa musicalité et sa précision" Première loge opéra
"La musique de Grétry, quant à elle, portée par la direction musicale de Louis Langrée à la tête des Ambassadeurs – La Grande Écurie, charme de bout en bout." Res Musica
"Dans la fosse Louis Langrée dirige avec une certaine jubilation l’orchestre Les Ambassadeurs-La Grande Ecurie qui lui répond avec le même enthousiasme. Une direction qui fait ressortir tout le nuancier poétique et dramaturgique de cette œuvre aux couleurs subtiles et changeantes." Un Fauteuil pour l'orchestre
Direction musicale, Louis Langrée (23, 25, 26, 28 et 29 juin) | Théotime Langlois de Swarte (1er juillet) • Mise en scène, Michel Fau • Décors et costumes Hubert Barrère • Avec Julie Roset - Soprano, Philippe Talbot, Marc Mauillon, Sahy RATIA - Ténor, Margot Genet - Soprano , Séraphine Cotrez, Michel Fau • Alexandre Lacoste, Antoine Lafon, danseurs • Orchestre Les Ambassadeurs - La Grande Ecurie

Voyage en Ecosse à Tourcoing avec les Hébrides et la Symphonie Ecossaise
Après les Symphonies Italienne et Réformation, c’est vers l’Écosse que Les Ambassadeurs ~ La Grande Écurie se sont tournés le 5 mai dernier. Mendelssohn a su magnifiquement exprimer l’attrait qu’exercent sur le poète ces contrées sauvages, âpres, mais pourtant magiques, et la puissance magnétique qu’elles exhalent.
Ce programme était complété du concerto pour Violoncelle de Schumann, interprété par Christian-Pierre La Marca
A retrouver le 2 juillet aux Flâneries Musicales de Reims
Disque et Concert
Mendelssohn, l'oeuvre symphonique
Sortie du disque consacré aux Symphonies 4&5 déjà récompensé de 5 Diapasons et du Choix de France Musique
"Kossenko crée des fresques colorées où interagissent de grandes masses sonores, tout en restant attentif au modelé de chaque détail et à la beauté plastique de l'ensemble"
"Ces 4e et 5e de Mendelssohn sont à ranger précieusement à côté de celles de Brüggen, peut-être plus abouties encore"

Coup de foudre pour un compositeur oublié
Ma rencontre avec Eugène Walckiers (1793-1866) fut de celles qui rendent enthousiaste, voire euphorique. Il faut dire que le personnage est sympathique ; pince-sans-rire au premier abord, avec ses airs de savant fou au regard pétillant…
Il y a une bonne dizaine d’année qu’un ami altiste me parla de lui, en me disant « c’est vraiment de la très bonne musique, tu devrais t’y intéresser ». A première vue, le catalogue de Walckiers ressemblait fortement à celui de la plupart des compositeurs-flûtistes du XIXème siècle, mais je fus vite surpris d’y trouver une audace inhabituelle, des phrases d’un lyrisme incroyable, des modulations surprenantes, des ruptures théâtrales, une véritable inspiration doublée d’humour, d’esprit, d’une spiritualité gaie qui paraît capable de grandes choses et qui pourtant semble vouloir ne pas se prendre trop au sérieux, rester modeste, et procurer avant tout plaisir et amusement aux musiciens.
On note aussi une grande minutie dans l’écriture, raffinée dans tous ses détails d’articulation et de nuances – il doit avoir supervisé la gravure avec soin car les éditions originales comportent exceptionnellement peu d’incohérences ou de fautes. Mais encore, les indications de caractère dont il parsème ses œuvres sont d’une grande justesse : largement ; en chauffant ; avec beaucoup d’expression ; avec mollesse ; chauffez ; suave ; avec énergie ; doux et avec franchise ; délicatement ; expression imitant les sanglots ; avec mélancolie ; avec âme ; avec passion ; coup de langue moelleux ; avec un gracieux balancement et un peu d’abandon ; sans nuancer ; avec une expression naïve ; le son un peu déployé ; ou encore : chacune de ces doubles croches doit être pointée sur la note qui la suit à la manière des bons chanteurs italiens. Ce Portamento qu’on ne fera qu’à peine sentir exige une délicatesse, un art extrême.
Par ailleurs, sa méthode pour flûte est un modèle du genre : supérieurement rédigée, avec une finesse, une psychologie, une subtilité dans les termes choisis et l’approche musicale, sans parler d’un esprit didactique tout à fait hors normes.
Alexis Kossenko
Cantates de Bach
La valeur exceptionnelle des oeuvres sacrées de Johann Sebastian Bach n’est aujourd’hui plus à prouver : sa grande messe en si mineur, Les passions, le Magnificat, l’Oratorio de Noël sont des piliers de notre culture musicale.
On sait bien aussi l’importance qu’eut dans sa vie la composition de cantates, d’un format généralement plus modeste que les oeuvres sus-citées, mais qui rythmaient sa vie quotidienne. C’est le genre musical liturgique le plus commun. S’il est admis aujourd’hui que Bach composa environ 300 cantates d’église (dont un tiers est perdu), cela reste assez modeste si on le compare aux 900 cantates de Stölzel, 1300 de Telemann, 1450 de Graupner, 2000 de Krieger…
Malgré tout, ce corpus de cantates reste, aujourd’hui encore, bien moins connu qu’il mériterait. Certes, plusieurs intégrales au disque (Harnoncourt, Gardiner, Suzuki, Kuijken et j’en oublie) ont mis à notre disposition un choix d’enregistrements ; des projets de cycles complets se sont mis en place dans certains centres musicaux en Europe. En France, pourtant, en dehors de quelques grandes cantates un peu emblématiques, on les distingue mal les unes des autres ; elles restent une sorte de grand corpus où l’on fouillerait de temps à autre pour en prendre une ou deux au hasard…
Convaincu que chacune de ces pages est un miracle musical et qu’elle mérite d’être entendue par tous, comprise, goûtée, retenue, j’ai conçu le projet un peu fou de parcourir, traverser, explorer l’ensemble de ces oeuvres ; je suis animé par le sentiment que c’est là un pèlerinage que je me dois d’accomplir, sans lequel ma vie musicale et spirituelle serait très incomplète…
Alexis Kossenko
