
ACTUALITES
des concerts et de l'ensemble

Voyage en Ecosse à Tourcoing avec les Hébrides et la Symphonie Ecossaise
Après les Symphonies Italienne et Réformation, c’est vers l’Écosse que Les Ambassadeurs ~ La Grande Écurie se sont tournés le 5 mai dernier. Mendelssohn a su magnifiquement exprimer l’attrait qu’exercent sur le poète ces contrées sauvages, âpres, mais pourtant magiques, et la puissance magnétique qu’elles exhalent.
Ce programme était complété du concerto pour Violoncelle de Schumann, interprété par Christian-Pierre La Marca
A retrouver le 2 juin aux Flâneries Musicales de Reims
Disque et Concert
Mendelssohn, l'oeuvre symphonique
Sortie du disque consacré aux Symphonies 4&5 déjà récompensé de 5 Diapasons et du Choix de France Musique
"Kossenko crée des fresques colorées où interagissent de grandes masses sonores, tout en restant attentif au modelé de chaque détail et à la beauté plastique de l'ensemble"
"Ces 4e et 5e de Mendelssohn sont à ranger précieusement à côté de celles de Brüggen, peut-être plus abouties encore"


©Pascal le Mée, pour CVS
Le Carnaval du Parnasse
À la tête d’une excellente distribution, le chef a mis toute son énergie à défendre un opéra oublié de Mondonville, au plus près de la partition et des données musicologiques. (Diapason)
En l’absence de mise en scène et de ballet, le chef Alexis Kossenko, dirigeant à mains nues ses Ambassadeurs ~ La Grande Écurie, assure le spectacle et le ballet à lui tout seul : il saute, se baisse, tape du pied, danse, marche la tête haute (comme un petit soldat), fait mine de jouer certains instruments ou s’arrête totalement, les bras croisés, regardant ses musiciens jouer. Mais cette activité ne sacrifie en rien la musique : les attaques et les conclusions sont très précises et l’interprétation toujours expressive et nuancée. (Olyrix)
Remercions Alexis Kossenko et son équipe pour cette production qui rend pleinement justice au génie et à l’originalité de Mondonville. Et précisons pour nos lecteurs qu’elle fera l’objet d’un enregistrement, dont la sortie mérite d’être surveillée ! (Baroquiades)
Coup de foudre pour un compositeur oublié
Ma rencontre avec Eugène Walckiers (1793-1866) fut de celles qui rendent enthousiaste, voire euphorique. Il faut dire que le personnage est sympathique ; pince-sans-rire au premier abord, avec ses airs de savant fou au regard pétillant…
Il y a une bonne dizaine d’année qu’un ami altiste me parla de lui, en me disant « c’est vraiment de la très bonne musique, tu devrais t’y intéresser ». A première vue, le catalogue de Walckiers ressemblait fortement à celui de la plupart des compositeurs-flûtistes du XIXème siècle, mais je fus vite surpris d’y trouver une audace inhabituelle, des phrases d’un lyrisme incroyable, des modulations surprenantes, des ruptures théâtrales, une véritable inspiration doublée d’humour, d’esprit, d’une spiritualité gaie qui paraît capable de grandes choses et qui pourtant semble vouloir ne pas se prendre trop au sérieux, rester modeste, et procurer avant tout plaisir et amusement aux musiciens.
On note aussi une grande minutie dans l’écriture, raffinée dans tous ses détails d’articulation et de nuances – il doit avoir supervisé la gravure avec soin car les éditions originales comportent exceptionnellement peu d’incohérences ou de fautes. Mais encore, les indications de caractère dont il parsème ses œuvres sont d’une grande justesse : largement ; en chauffant ; avec beaucoup d’expression ; avec mollesse ; chauffez ; suave ; avec énergie ; doux et avec franchise ; délicatement ; expression imitant les sanglots ; avec mélancolie ; avec âme ; avec passion ; coup de langue moelleux ; avec un gracieux balancement et un peu d’abandon ; sans nuancer ; avec une expression naïve ; le son un peu déployé ; ou encore : chacune de ces doubles croches doit être pointée sur la note qui la suit à la manière des bons chanteurs italiens. Ce Portamento qu’on ne fera qu’à peine sentir exige une délicatesse, un art extrême.
Par ailleurs, sa méthode pour flûte est un modèle du genre : supérieurement rédigée, avec une finesse, une psychologie, une subtilité dans les termes choisis et l’approche musicale, sans parler d’un esprit didactique tout à fait hors normes.
Alexis Kossenko
Cantates de Bach
La valeur exceptionnelle des oeuvres sacrées de Johann Sebastian Bach n’est aujourd’hui plus à prouver : sa grande messe en si mineur, Les passions, le Magnificat, l’Oratorio de Noël sont des piliers de notre culture musicale.
On sait bien aussi l’importance qu’eut dans sa vie la composition de cantates, d’un format généralement plus modeste que les oeuvres sus-citées, mais qui rythmaient sa vie quotidienne. C’est le genre musical liturgique le plus commun. S’il est admis aujourd’hui que Bach composa environ 300 cantates d’église (dont un tiers est perdu), cela reste assez modeste si on le compare aux 900 cantates de Stölzel, 1300 de Telemann, 1450 de Graupner, 2000 de Krieger…
Malgré tout, ce corpus de cantates reste, aujourd’hui encore, bien moins connu qu’il mériterait. Certes, plusieurs intégrales au disque (Harnoncourt, Gardiner, Suzuki, Kuijken et j’en oublie) ont mis à notre disposition un choix d’enregistrements ; des projets de cycles complets se sont mis en place dans certains centres musicaux en Europe. En France, pourtant, en dehors de quelques grandes cantates un peu emblématiques, on les distingue mal les unes des autres ; elles restent une sorte de grand corpus où l’on fouillerait de temps à autre pour en prendre une ou deux au hasard…
Convaincu que chacune de ces pages est un miracle musical et qu’elle mérite d’être entendue par tous, comprise, goûtée, retenue, j’ai conçu le projet un peu fou de parcourir, traverser, explorer l’ensemble de ces oeuvres ; je suis animé par le sentiment que c’est là un pèlerinage que je me dois d’accomplir, sans lequel ma vie musicale et spirituelle serait très incomplète…
Alexis Kossenko
